C’est parti pour la tentative de documentation du parcours-découverte de mon trouble: déficit d’attention/hyperactivité (abbrégé TDAH dans ce site). J’ai hésité et hésite encore à produire ces lignes mais, ne serait-ce que pour ma propre édification, cela me semble nécessaire.
La source de cette hésitation en elle-même pourrait faire l’objet d’un épisode de ce qui se profile comme une série dont la trame est loin d’être figée.
Explication de sous-titre.
Vous avez peut-être croisé lors de déambulation sur un réseau social ces vidéos de comparaison comportementale entre races de chien. Une de celles-ci montre un labrador golden retriever et un berger malinois (enfin je crois) dans un exercice consistant à rejoindre, au signal, leur entraîneur. Le trajet est une ligne droite matérialisée par un tapis ; tapis sur lequel sont disposés des jouets (balles, cordes, peluches, etc.). Tandis que le malinois file en ligne droite, le regard fixé sur son objectif, le labrador n’atteint le sien qu’aprés avoir louvoyé de jouet en jouet et, selon mes souvenirs, de nombreuses relances.
Bon, inutile de tourner autour du pot (ce qui est difficile pour moi). Je suis tel ce labrador, en pire.
Contexte
Né en l’an de grâce mille neuf cents soixante-dix-neuf, j’ai récemment vu les pièces de mon puzzle personnel se mettre en place. En cela mon parcours n’est pas dissemblable de centaines ou de milliers d’autres, burn-out, dépression, incompréhension de son fonctionnement (pourtant logique) et de celui des autres (lui illogique).
De fausse piste en fausse piste, faute d’information et de formation, les premières réponses vinrent lors de l’accompagnement de mes filles dans leurs propres parcours de la combattante, autisme et Syndrome d’Ehler-Danlos (SED). Le manège des questionnaires d’évaluation, la lecture du DSM, Diagnostic and statistical manuel of mental disorder (version 5, précision pour les adeptes de Freud ou Lacan qui seraient restés à la première édition, jamais ouverte, servant de décoration à leur bibliothèque Roche-Bobois), le tout facilité par la détermination et les recherches de ma précieuse et merveilleuse épouse, ont peu à peu éclairé les contours de ma propre spécificité jusqu’à la rendre évidente.
Diagnostic
Les étapes précédentes se sont étalées sur plusieurs années, ne serait-ce que pour pallier le manque de considération pour la santé mentale en France. Le plus compliqué était cependant encore à faire : obtenir un rendez-vous auprès d’un ou une psychiatre ou neurologue au fait du sujet et légalement apte à prescrire une molécule de classe S[1].
Une première expérimentation prometteuse (confer un billet de l’année dernière) réalisée grâce à une consultation miraculeusement obtenue chez la psychiatre de mes filles n’a pas pu avoir de suite faute de disponibilité. Ensuite, un rendez-vous annulé, à cause de ma prise poste chez Blue Soft Empower, a encore retardé la pose effective d’un diagnostic et la mise en place d’un accompagnement chimique. Retardé voir mis en danger, le neurologue ayant annoncé ne plus prendre de nouveau patient il fallut malheureusement (heureusement pour moi) que ma femme sorte la carte de la confraternité pour que le rendez-vous puisse avoir lieu quatre mois plus tard, soit le quinze janvier dernier.
En passant, habitant dans les Pyrénées-orientales, sachez que la psychiatre de mes filles est à Neuilly-sur-Seine tandis que le neurologue qui me suit est à Castelnau-le-Lez, à côté de Montpellier. Ce n’est pas par préciosité ou snobisme mais lié à la difficulté de trouver des professionnels de santé au fait (et à jour) des sujet autisme, SED et TDAH. Notre famille est à classer d’un point de vue socio-économique dans la catégorie aisée, imaginez la difficulté d’accès à ces ressources pour tout un chacun ! L’égalité en prend un grand coup dans la tronche, pour celles et ceux qui en douteraient encore.
La suite
Cela fait désormais trois mois que j’ai commencé la prise régulière de méthylphénidate (chlorhydrate de). Comme précédemment évoqué dans des billets et des messages sur mastodon, les changements sont perceptibles, aussi bien pour moi que pour mes proches. Je note ceux-ci ainsi que le variation de leur ampleur dans un contexte donné.
Je dois rapprendre à fonctionner, expérimenter à nouveau des méthodes d’organisation et des outils déjà essayés qui seraient à même fonctionner dans ce nouveau cadre car tout n’est pas uniquement affaire de chimie.
Comme souvent, à suivre donc…