Benoît Launay
Francilien exfiltré dans les Pyrénées-orientales en 2011, j’essaye, en vain, de me cerner depuis le siècle dernier. L’exercice est difficile quand rien ne me vient naturellement à l’esprit pour me présenter « en quelques mots ». Socrate eut été peiné de mon incapacité à me connaître moi-même.
« Franklin sait… »
Le jeune héros, tortue anthropomorphe de son état, voit ses aventures introduites par l’avancement de ses apprentissages : compter deux par deux, nouer ses lacets, etc. Pour ma part, je trouve plus parlant de recenser ce que je ne sais pas quand il s’agit de m’esquisser.
Je ne sais pas
Marcher
Je me déplace tout au plus, à la fois trop lentement et trop vite, dans un espace où les objets se présentent au dernier moment.
Écrire
Il y a ce que je trace, ce à quoi je pense et ce que je veux exprimer, le tout se bousculant et s’emmêlant entre la pointe du stylo et le papier, la pulpe de mes doigts et la surface des touches du clavier.
Choisir
Ce que j’apprécie est mystérieux. Ce dont j’ai besoin est impulsif, circonstanciel plus que circonstancié. Ce qui est nécessaire est éphémère. Ce que je décide se perçoit comme une erreur.
Regarder
Je perçois simultanément les mouvements, les éclats et les couleurs.
Écouter
Je perçois simultanément les bruits, les musiques et les discussions.
Commencer
Le but à atteindre nécessite un nombre d’étapes et de degrés de maîtrises dont le cumul rend vaine toute tentative de réalisation.
Finir
À quoi bon ?